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La guerre des prix entraîne-t-elle une « destruction de valeur »

A la lecture d’articles récents, la réponse à cette question dépend de « qui fait baisser les prix ». J’explique. - En début d’année 2006, José Luis Duran prenait l’initiative de baisser ses prix. Leclerc était désignée comme cible (il avait l’élégance de le reconnaître). A l’époque, on pouvait lire dans tous les commentaires qu’il s’agissait d’un « repositionnement stratégique de la politique de prix ». Et l’affaire était plutôt bien appréciée, même du côté des sociétés de bourse, puisqu’on adhérait à la perspective d’une augmentation de la part de marché, reprise à Leclerc. - Nous avons évidemment réagi, repris le leadership sur le prix des grandes marques (nous ne l’avions jamais perdu sur les indices exhaustifs). Et en ce début d’année, c’est notre enseigne qui creusait l’écart. - Mais Carrefour vient de publier son chiffre pour le 1er trimestre 2007. C’est à son tour de patiner. Les hypers sont en hausse de 0,9 % et les supers de 2,2 % (hors carburant). Et là, que lit-on : « Carrefour souffre dans un contexte de guerre des prix entre les différentes enseignes, une guerre de prix qui, finalement, est destructrice de valeur ». Incroyable : quand Carrefour (et, dans une certaine mesure, Géant Casino) prend l’initiative de baisser ses prix, c’est un « repositionnement stratégique ». Quand E. Leclerc fait de même et oblige ses concurrents à s’aligner, c’est de la « destruction de valeur ». Tiens donc ! Cette notion de « destruction de valeur » me laisse perplexe. De quelle valeur parle-t-on ? Et pour qui y a-t-il destruction ? 1) S’agit-il du point de vue des seules entreprises ? Constatons que l’impact est loin d’être homogène. Si l’on assimile la perte de valeur à la « diminution de la marge brute » (concept défendu par Philippe Baroukh, Directeur Général d’Auchan France, dans LSA du 5/04/07), force est de reconnaître que tous les distributeurs ne sont pas à la même enseigne (sic). Celui qui avait déjà une politique de prix bas détruit peu de marge quand, effectivement, le groupe qui se baladait à 5 ou 6 points d’indice du premier doit beaucoup plus investir. En clair, c’est sûr que si Monoprix et Casino veulent suivre Leclerc, ça leur coûte plus cher qu’à Leclerc !!! Et ce n’est pas Leclerc qui s’en plaindra (joke, et, j’espère, sans rancune). Toujours s’agissant des entreprises, il faut encore nuancer. Philippe Baroukh a raison de dire que « ce n’est pas parce que le jus d’orange est 3 % moins cher que vous allez augmenter votre consommation de 10 % !». Encore que cela dépende des produits. Mais si mon groupe augmente sa part de marché en volume, plus que proportionnellement à son investissement, et sécrète une recette marginale supplémentaire, en quoi détruit-il de la valeur ? Et à terme, que devient la pertinence du concept si nos adhérents augmentent par cette action la valeur de leur fonds de commerce. (Mais cette notion de long terme, de valorisation des marques et des fonds de commerce, ne rentre peut-être pas en ligne de compte (sic) pour les gestionnaires de la cote, alors que pour nous, indépendants, ces notions sont fondamentales). De toute façon, et a contrario, il ne suffit pas de vendre cher pour prétendre créer de la valeur (comme dans l’industrie du luxe ou le marché de l’art), il faut encore qu’il y ait un public et des acheteurs pour lesquels le niveau de prix ne fait pas obstacle. Ce n’est pas le cas du marché de la grande distribution. Bref, ce que je veux dire, c’est que cette notion purement comptable et utilisée négativement –la destruction de valeur- mérite d’être affinée avant que d’être agitée comme repoussoir (comme drapeau blanc ?). 2) S’agissant des consommateurs (qui nous font vivre, rappelons-le quand même), le concept n’est absolument plus pertinent. Car de quoi s’agit-il aujourd’hui, si ce n’est, avec la réforme Dutreil, d’obtenir la restitution au client d’une partie de la marge que le législateur avait gelée chez le distributeur. Allons, messieurs, la France n’aime ni les libéraux, ni le libéralisme. Mais vu les problèmes de pouvoir d’achat, qui va oser prétendre qu'après 5 ans de hausse des prix, un surcroît de concurrence menace la valeur de nos entreprises. Qui va oser dire qu’une baisse de 2 % des prix des grandes marques, forcément compensée par ailleurs, menace la création de valeur en France. La concurrence menace l’économie des rentiers, des positions acquises, des enseignes fatiguées. Mais elle est un vecteur de croissance du chiffre d’affaires pour les challengers les plus dynamiques. Elle renforce la satisfaction des ménages. Et ça, ce n’est pas de la création de valeur ?

55 Commentaires

Messieurs, je ne rentrerais pas dans vos débats ou je suis incompétent..toutefois fournisseur des grandes enseignes,je peux vous en dire ici tout les méfaits:
1) la qualité est tiré vers le bas, il y a une consommation (aldi, norma ect..) et les distrinbuteurs ont réagis en créant leur marque DDD en nous faisant croire qu'il ne touchait pas à la qualité...bien sur!
2) Je le vis tout les jours, ''le fournisseur'' est devenu un gros mot voir une insulte'' nous sommes reçus comme des chiens et traités souvent moins bien....tout ces acheteurs sont briffés à nous tordres sans état d'âme et sans le moindre respect humain
3) les grandes enseignes sont bien plus nuisibles que les produits Asiatiques ou de l'EST...la guerre des prix les plus bas qu'elles se livrent tire tout vers le bas voir le trés bas.
4) les marge arrières ont changé de nom et de genre mais sont toujours bien présentes et bien plus lourdes, quelle hypocrisie!!! en fait ces GSA/GSB tiennent sur les BFA, non seulementnous reversons des parts importantes de nos marges mais en plus avec le système de paiement à 90 jours (quand ce n'est pas plus ) nous sommes des banquiers gratuits....ne parlons des remises spéciales pour opé, des gratuités en tout genre et permanentes...ces donneurs de leçons que sont les dirigeants de grandes enseignes sont en fait incapable de faire un commercçe propre, en achetant un prix juste et revendant avec une marge avant...comme ils sont incapables, ils ''tapent'' dans le fournisseur qui n'a pas grand choix.
je ne peuxpas raconter tout ici il me faudrait plusieurs pages, mais quelle hypocrisie de se faire valoir à grand coup de pub surles prix les plus bas, ou les reprises sans discussions...quand en vérité ce sont les fournisseurs qui doivent assurer ces promesses.
Que dire de laparfaite incompétence des équipes du chef de produit, le pire souvent au vendeur rayon qui lui qu'il vende bien ou pas sera payé de la même façon et...mal
que dire des choix produits fantaisistes que ne sont retenus que si ils offrent un grosse marge arrière...le produit ne compte plus et le client encore moins....j'essai depuis 5 ans un référencement BBJ..seule réponse c'est trop cher, pas assez de BFA...Sans même avoir vu les produits, sans nous avoir reçus, sans penser aux clients finals, sans rien savoir du service, sans rien connaitre de la réalité de ce marché...un seul leitmotiv 'moins cher et plus de BFA''
En fait ces groupes sont nuisibles dans l'état d'esprit actuels ou ils travaillent...il suffirai d'un peu de bon sens et d'une remise à plat pour que tous nous puisions vivre et profiter, mais arrogants, ''ils détiennent LA vérité absolue"....pourtant ils scient la branche sur laquelle ils sont tous assis...l'édifice se fissure, alors pour limiter nait des fusions , des alliances, des absorbtions..ça ne suffira pas, la SFAC retire de plus en plus de couverture...les faillites se succèdent, salariés et consommateurs sont de moins en moins contents...ces dirrigenats sensés être intelligent, cultivés, instruits, visionnaires....vont direct dans le mur, ils déteinnent un pouvoir économique et social important dont ils font n'importe quoi...pire ils le détruisent...continuez messieurs...comme notre palnète, nous laisserons à nos enfants un tissu de commerçe bien trite et bien fade.des emplois mal payés..du personnel sous pression, des produits moins bons, des consomateurs abrutis de trop d'assistance...Alors au moins messieurs les dirigeant ayez la décence d'arrêter vos beau discours idéologiques,nous ne sommes pas dupes.
Quel risque dans l'"hyper communication" sur la baisse des prix. Ne croyez-vous pas que le client devient intransigeant avec votre enseigne à force de communication sur le prix le plus bas. Je viens de faire une expérience suite à un de vos spots sur les carburants à prix coûtants j'ai fait un détour pour faire le plein de SP95 à 1.310€/l et 600m plus loin Carrefour était à 1.259€/l. Je crois que je n'ai jamais autant parlé de Leclerc à mes amis et relations en un Week-end tant le sentiment d'avoir été floué était grand. Je n’avais jamais regardé les prix des carburants chez Carrefour je dois avouer que désormais je les consulterai grâce à vous…
Aujourd'hui 10 juillet 2007, j'ai pris du gasoil à Sens. Le prix de ce carburant dans votre enseigne était de 1,065 €/l. Pas trés loin de votre centre commercial à Carrefour le même carburant était de 1,023 €/l. Pourquoi? Egalement comme les seules commerces que sont les distributeurs de carburant peuvent indiquer leurs prix avec 3 chiffres aprés la vigule fait que l'arrondi de 1,065 donne 1,07 €/l et pour votre concurent 1,02 €/l soit: une différence de 5%.
Défendre les prix c'est bien, le faire c'est mieux.
Cordialement
désespérant de voir de telles empoignades de consommateurs, choisissant le site d'un chef d'entreprise commerciale philosophe, une des plus grandes fortunes de France, pour débattre entre eux.
Il doit bien rigoler...
Quant à un élu qui vient aussi plaider pour un commerce, en balançant le contenu (à priori confidentiel) de débats en CDEC et CNEC, les bras vous en tombent !!
soldes au manège à bijoux du centre LECLERC .ERREUR d étiquetage 75 euros au lieu de 90 .ON VOUS REPREND LA BAGUE QUE VOUS AVEZ AU DOIGT ;on parle de loi on parle de vente à perte ;on fait comprendre que l 'on achète pas de pierres si on en a pas les moyens .On tue la vraie valeur du bijou :le REVE ...

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